samedi 15 septembre 2018

Trois fois la fin du monde, Sophie Divry

En cette rentrée littéraire, je retrouve avec plaisir une de mes auteures favorites, Sophie Divry. Je dis qu'elle fait partie de mes chouchous, alors qu'en réalité, je n'avais jusque là lu qu'un seul livre d'elle : Quand le diable sortit de la salle de bains, dont je vous avais parlé ici. Et pourtant, son style m'avait plu d'emblée, et je surveillais ses nouvelles sorties avec impatience. Alors j'ai été ravie de la retrouver avec Trois fois la fin du monde, que j'ai lu grâce à NetGalley

Dans ce nouveau roman, on suit Joseph Kamal, qui doit purger une peine de prison après avoir participé à un braquage avec son frère. En même temps que la découverte de l'univers carcéral sans pitié, il doit surmonter la mort de son frère, survenue lors du braquage. C'est une nouvelle vie douloureuse qui semble l'attendre, d'autant que sa peine est longue. Seulement, par une sorte de miracle, il va pouvoir s'échapper lors d'une catastrophe. La Catastrophe, mot qui reviendra tout au long du roman, est en réalité une explosion nucléaire qui a décimé toute la moitié sud de la France. Seuls quelques immunisés restent en vie, mais ils sont très peu, et sont incités à regagner la zone nord. Joseph en fait partie, mais il est trop heureux de sa liberté retrouvée et ne songe qu'à rester vivre dans ces parages, profitant de sa solitude et de cette nature qui lui avait tant manqué. 

S'ouvre alors la troisième partie du roman, cette longue robinsonnade tant annoncée au sujet de ce roman. Joseph va tenter de s'organiser pour survivre alors même que l'électricité et l'eau courante ont été coupées. Il en profite pour se réapproprier cette nature dont il se languissait pendant ses années d'incarcération, et dont il ne prenait pas la pleine mesure lors de sa vie d'avant.



Sophie Divry signe ici un très beau livre. L'écriture est bien travaillée, alternant narration à la première personne en adoptant le point de vue de Joseph, et narration à la troisième personne qui embrasse un point de vue plus large. Cela apporte réellement du relief à la lecture, la voix de Joseph, celle d'un homme de niveau social assez bas amené à devenir délinquant, étant brute et parfois acérée. Le narrateur externe apporte un recul bienvenue, et une vision des choses plus posée et réfléchie. Si on est clairement dans le registre post-apocalyptique, on est loin des scènes de violence assez répandues dans ce genre. L'histoire alterne de façon très sage les moments d'adversité et ceux plus doux, qui permettent une réflexion plus poussée, donnant une tournure touchante.

Cette histoire dépaysante alliée à une écriture presque poétique font de Trois fois la fin du monde un grand roman. C'est pour moi un coup de coeur, que je vous encourage à découvrir. Si vous voulez l'acheter c'est par là ! De mon côté, je me dis qu'il va vraiment falloir que je retourne vers l'oeuvre de cet auteure, notamment vers La condition pavillonnaire, qui m'attire déjà depuis un moment... Si vous en avez lu plus que moi, n'hésitez pas à me laisser un commentaire ! 

J'ai lu ce livre dans le cadre de l'édition 2018 du Challenge 1% Rentrée Littéraire.


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