jeudi 13 juin 2019

Les grands espaces, Catherine Meurisse


Je retrouve Catherine Meurisse avec son dernier ouvrage, Les grands espaces, pour les besoins d'un article que l'on m'avait demandé. Et c'est un plaisir que de retrouver une auteure que j'apprécie, mais que j'avais un peu laissée de côté, ne lisant que peu de bandes-dessinées ces derniers temps... Je l'avais découverte avec Mes hommes de lettres, il y a pas mal d'années, et ça m'a d'ailleurs donné envie de m'y replonger ! 



Dans Les grands espaces, elle rouvre la porte de son enfance et nous entraîne à sa suite dans la campagne qui l’a vue grandir. A travers des souvenirs empreints d’une certaine nostalgie, elle croque avec joie le jardin de son enfance et les champs environnants. On la suit à travers ses jeux et ses découvertes enfantines, aux côtés de sa sœur, qui a toujours une citation littéraire pour commenter chaque situation. Le récit est donc émaillé de références, qui amènent tantôt un côté humoristique, tantôt une certaine érudition que l'on retrouvera beaucoup au fil de ces pages. Ainsi, les deux jeunes sœurs, curieuses de cette campagne où leurs parents les ont emmenées vivre, ouvrent leur musée de trésors, à la façon de Pierre Loti, qui habitait la même région. L'auteure se remémore également les moments de douceur aux côtés de ses parents, amoureux des plantes, qui se targuent de faire un jardin d'écrivains, eux qui collectionnent les boutures. Ils sont également fervents défenseurs de l'écologie, et transmettent ces passions à leurs filles, à travers leur volonté de leur créer un véritable jardin paysager dans lequel elles puissent se fabriquer d'heureux souvenirs. 

Cette parenthèse à travers laquelle Catherine Meurisse nous entraîne, cette pause dans nos vies citadines, c’est l’occasion d’une petite leçon de choses, alors qu’elle se souvient de tout ce qu’elle a appris dans ce jardin d'enfance. Il est l'heure, à travers cet album, de prendre conscience des changements que l'homme a imposés à la nature, la détruisant à petit feu, ce contre quoi les parents de l'auteure ont toujours tenté de se battre. S'il y a beaucoup de douceur dans cet album, il faut tout de même en ressortir en se posant les bonnes questions sur le mal que nous faisons à notre environnement, et sur nos modes de vie. Il y a donc beaucoup de nostalgie dans cet album, mais également un propos très actuel. 

On y retrouve en tous cas avec grand plaisir le trait malicieux de Catherine Meurisse, alors qu’elle croque les personnages, et notamment les membres de sa famille, avec son humour habituel de caricaturiste. Mais surtout, on se laissera émerveiller par certaines planches plus vraies que nature, façon cabinet de curiosité. Si c'est une lecture sur laquelle je suis finalement passée assez vite, j'ai réellement eu des coups de cœur pour quelques illustrations, dont je vous laisse apercevoir des exemples.

   


Un retour au vert qui permettra de s’évader bien plus loin qu’on ne le soupçonne. Avoir renoué avec cette auteure me donne désormais très envie d'aller lire son précédent ouvrage, La légèreté, dans lequel elle revenait sur ses sentiments face à la tuerie de Charlie Hebdo. 

Si vous souhaitez vous y plonger à votre tour, voici le lien pour vous procurer Les grands espaces ! 

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