samedi 2 mai 2020

Lectures en bref - avril 2020

Terre de Brume, Cindy van Wilder


Cela faisait longtemps que j'entendais parler de ce livre, alors j'ai cédé à la curiosité, grâce aux éditions Rageot qui l'avaient mis à disposition sur Netgalley
Dans un monde où la Brume n'a laissé que peu de places aux Survivants, la magie est présente, une magie basée sur les éléments. Héra, une Guerrière qui pratique la magie de l'eau va faire la connaissance d'Intissar, qui manipule le feu, alors que celle-ci vient avertir sa communauté d'un grand danger qui s'approche. Mais malgré les avertissements, ce danger fera bien des victimes, alors qu'il n'est pourtant qu'une des épreuves qui risquent de s'abattre sur ce monde, à l'équilibre déjà bien précaire. Une équipe part donc à la source du danger, afin de mieux comprendre ce qui se trame. Héra et Intissar, les deux héroïnes, sont de la partie.

Ce livre est à saluer pour le rapport entre les personnages, et pour la mise en avant de personnages féminins sans qu'elles ne dépendent d'hommes, d'une manière ou d'une autre. En effet, Héra et Intissar vont vite se lier d'amitié, mais elles se suffisent à elles-mêmes, aucune romance ne vient se mêler à l'intrigue, ce qui est une chose suffisamment rare en littérature jeunesse ou en SFFF pour être soulignée. Ici, nous sommes seulement dans une amitié entre deux jeunes filles, qui sont elles-mêmes sur le devant de la scène, sans recevoir l'aide d'hommes plus forts qu'elles. Cela fait du bien, car finalement, on se rend compte que ce schéma narratif est bien trop rare. Cependant, si la volonté de diversité est louable, on tombe vite dans quelque chose d'assez manichéen. Les rares hommes que l'on croise ont vraiment un rôle secondaire, à part un qui revêt une importance particulière... et qui est le méchant, seul acteur à avoir fomenté un plan maléfique. Pourquoi pas, mais cela semble un peu trop facile. 

Le suspense sait s'installer, et il est difficile de poser ce roman une fois lancés dedans. On est happés par l'intrigue, on a envie de savoir ce qu'il adviendra du voyage d'Intissar et d'Héra, et leur belle amitié donne envie de connaître leur destin. Pour autant, on a du mal à s'attacher à ces deux personnages, dont finalement, on cerne difficilement la personnalité. En effet, il me semble que très peu d'indications sont données sur elles, en dehors ce lien qui très vite se crée entre elles, et encore moins sur leurs sentiments. Du moins, je n'ai pas réussi à ressentir en même temps qu'elle. On pourrait même aller jusqu'à dire que c'est le duo qu'elles forment, efficace, qui est le personnage principal de ce roman, plus qu'elles deux séparément. Cela a un peu gêné ma lecture, et même si l'univers présente de bonnes qualités, il n'a pas su m'accrocher. Je ne pense donc pas lire le tome 2, cela ne me manquera pas forcément.


Combien de pas jusqu'à la lune, Carole Trébor

J'avais reçu ce roman grâce à un concours organisé en début d'année scolaire par les éditions Albin Michel Jeunesse. L'ayant laissé de côté, j'ai pu profiter d'une lecture commune organisée par l'éditeur sur Instagram pour le sortir de ma PAL. 

Ce roman est en fait une fiction biographique, autour de la figure de Katherine Johnson, une mathématicienne noire ayant notamment réalisé les calculs qui ont permis à Neil Armstrong et ses collègues de partir sur la Lune. S'il est question, dans la dernière partie du roman, du travail de Katherine à la NASA, on s'attarde ici bien davantage sur son enfance et son parcours, tout ce qui a fait d'elle une des premières mathématiciennes noires. 

C'est une lecture que je n'ai pas aimée. Certes, ce parcours de vie était intéressant à découvrir, mais ça n'a pas suffi à rattraper le niveau de cette lecture à mes yeux. Je trouve que les personnages de Katherine, ses frères et sœur et ses parents manquent de consistance. C'est une famille parfaite, des enfants qui n'ont aucun défaut et ne font pas de bêtises... Katherine est même tellement "parfaite" qu'elle passe son temps à corriger et donner des leçons à ses camarades de classe plus âgés qu'elle et pourtant moins doués. Dans le roman, il est dit que c'est grâce à ça qu'ils l'apprécient, alors que j'ai plutôt l'impression que dans la vraie vie, les élèves en auraient été énervés. Je n'ai donc pas su m'attacher aux personnages, et j'ai bien souvent eu envie de poser le livre sans le terminer. 

Ce qui m'a surtout donné cette envie, d'ailleurs, c'est l'écriture. Ce n'est pas mon premier roman de Carole Trébor, alors je sais que ce n'est pas habituel chez elle, mais là, c'est vraiment mal écrit, et ça m'a bien souvent frustrée. Il y avait tellement de phrases qui m'ont semblé écrites pour meubler, que j'ai parfois eu l'impression de lire un devoir où l'étudiant aurait fait de son mieux pour remplir la copie, mais sans vraiment s'intéresser à son sujet. Sérieusement, un livre où on trouve des évidences telles que "Il est heureux de participer à vos études. Donc il n'est pas triste et on le reverra pendant les vacances.", ça met le lecteur en rogne, non ? Et tout au long du roman, c'est dans la même veine. Les émotions sont nommées, mais impossible pour ma part de les ressentir, et je ne me suis donc pas vraiment sentie concernée. Allez, un autre exemple pour le plaisir, je ne résiste pas... 
"Stupeur. Incrédulité. Tristesse. Colère."
Encore une fois, ça me donne l'impression que ça a été écrit par devoir, parce qu'il fallait mettre des mots sur tout ça, mais ça ne me fait rien ressentir. Bref, ce livre est une grosse déception pour moi. 

Et à part ça ? 

Ce mois d'avril a malgré tout été un mois de belles découvertes. J'ai lu Deux fleurs en hiver, dont je vous ai déjà parlé. 


En jeunesse, toujours, deux gros coups de cœur, pour Hôtel Castellana de Ruta Sepetys, et Signé Poète X, d'Elizabeth Acevedos, dont je vous parlerai la semaine prochaine. 
Côté adultes, j'ai lu Le cerbère blanc, pour découvrir l'auteur Pierre Raufast, et ça valait le détour ! Je vous en parle la semaine prochaine aussi ! 


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