dimanche 14 octobre 2018

L'heure de nous réveiller ensemble, Kirmen Uribe

J'ai reçu ce titre grâce à Masse critique, de Babelio. C'est une découverte intéressante, je n'y serais pas forcément allée de moi-même si je n'avais pas eu cette occasion, mais c'est loin d'être un coup de coeur. 

A travers ce récit, Kirmen Uribe, l'auteur, a à coeur de nous raconter l'histoire du Pays-Basque espagnol, d'où il est originaire, au cours du vingtième siècle. Pour cela, il va se baser sur la vie d'une famille que sa mère a bien connue : la famille Letamendi Urresti. On est donc bien dans un récit de vie, pas tout à fait un roman, puisque tout cela est basé sur des faits réels, des personnages réels, et nourri de nombreuses recherches de la part de l'auteur. 



Txomin Letamendi rencontre sa future femme, Karmele Urresti, alors que le gouvernement basque est exilé en France, pendant la guerre civile espagnole. Cependant, loin de mener une vie de famille tranquille, ce couple sera sans cesse au coeur de la vie politique basque. A cause du régime franquiste, cela signifiera une partie de leur vie en exil, une implication sur la scène politique mondiale, des activités de résistance... bref, tout sauf un long fleuve tranquille. Pourtant, ils continueront de s'aimer, et de profiter des instants de bonheurs que la vie leur offrira. Sur ce point, le livre est sans conteste une réussite. Grâce à un jeu avec la chronologie, on s'attache immédiatement à cette famille, dont on est impatients de connaître le destin. 

Malgré cela, le récit contient des longueurs, et parfois même, des lourdeurs. Kirmen Uribe établit clairement que nous sommes dans un récit de vie et non dans un roman. A de nombreuses reprises, il met de côté la trame de vie de la famille Letamendi pour expliquer sa démarche de recherches, ou faire un point sur la situation historique. Il est vrai que nous sommes au coeur d'une période marquée par de nombreux événements historiques : si le récit débute au coeur de la guerre civile espagnole, il se termine quelques années après la mort de Franco, en 1975. Mais finalement, ces explications historiques rendent la lecture fastidieuse. L'auteur a tendance à s'égarer trop loin de la trame principale, puisque l'on suit également les agissements de Manu Sota et José Antonio Aguirre, qui ont joué un rôle capital dans la promotion de la culture basque lors de ces années troublées. Certes, cela permet de mieux comprendre les événements, mais on s'attarde souvent trop à les suivre, du moins dans la première partie. De la même manière, on se perd parfois dans les explications historiques, et on se noie au milieu des noms de personnalités basques qui ne nous parlent pas. 

Je trouve réellement dommage tous ces égarements sur les recherches de l'auteur et les événements historiques. En effet, on aurait pu avoir là un récit vraiment passionnant, permettant de promouvoir l'histoire et la culture basque. Mais finalement, à cause des défauts cités plus haut, le récit manque sa cible. Si vous voulez vous faire votre idée sur la question, n'hésitez pas à aller vous procurer le livre par ici !

J'ai lu ce livre dans le cadre de l'édition 2018 du Challenge 1% Rentrée Littéraire


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