lundi 30 mars 2020

Focus sur... Jean-Christophe Tixier

Dans le cadre d'un festival qui se tient à Niort chaque année, j'ai eu la chance de rencontrer Jean-Christophe Tixier, venu notamment pour une rencontre à la librairie. Forcément, quand un auteur vient, nous lisons au maximum ses livres ! Je n'en ai pour ma part lu que deux (plusieurs auteurs venaient sur ce festival, je n'ai donc pas eu le temps pour plus), mais c'était un plaisir que de rencontrer un auteur si facilement accessible. 


Jean-Christophe Tixier est un auteur plutôt prolifique, principalement pour la jeunesse, secteur littéraire qu'il lui tient à cœur de défendre. Comme il l'a dit lors de la rencontre, le regard général porté sur la littérature de jeunesse est plutôt négatif, on la considère comme un sous-genre. Et pourtant, comme il l'a dit si justement, ce n'est pas parce qu'on s'adresse à un public plus jeune que l'on doit faire des "sous-romans". Et d'ailleurs, dans ses romans, il n'a pas peur d'évoquer des sujets variés et souvent complexes : l'écologie et la différence, notamment au travers de sa série Dix minutes, la question des réfugiés avec son roman La Traversée, ou encore la question des sexualités dans Quand vient la vague, et bien d'autres encore. La seule différence valable entre littérature jeunesse et adulte, selon lui, serait le rythme (il est plus important de tenir en haleine le jeune lecteur que l'adulte déjà convaincu), et l'importance de la lueur d'espoir, nécessaire selon lui à ajouter aux romans jeunesse. Tout ne peut pas être noir dans un roman qui s'adresse aux plus jeunes. 

Pourtant, cet auteur écrit plutôt des romans policiers, ce qui est notamment le cas avec sa série des Dix minutes. Je n'ai lu que le premier, Dix minutes à perdre, pour avoir une idée de cette série. Elle s'adresse à des lecteurs assez jeunes, dès 12-13 ans je dirais, et fonctionne plutôt bien. On y retrouve toujours les mêmes personnages, une bande de jeunes de 14 ans, mais le narrateur change à chaque roman, ce qui donne une variété de points de vue intéressante, et chacun saura ainsi y trouver son compte. Il s'agit donc de petits romans policiers, assez bien construits. J'ai moi-même été surprise du dénouement, qui n'était pas celui que pressenti au début de ma lecture. En revanche, j'ai été déçue de la fin : le récit s'arrête sur un moment de tension, à deux doigts du dénouement... et reprend dans un épilogue, avec une ellipse temporelle, qui nous donne a posteriori les clés de l'intrigue. J'ai eu la sensation que cela cassait le rythme et faisait retomber la pression qui s'était installée. Ce n'est pas un coup de cœur, mais je pense que cette série est idéale pour donner aux jeunes le goût de lire : des petits romans rythmés et variés, les personnages sont bien campés, l'idée est bonne ! 



J'ai également lu un roman dont j'avais beaucoup entendu parler, qui a la particularité d'être écrit à quatre mains. Jean-Christophe Tixier a co-écrit Quand vient la vague avec Manon Fargetton, un roman auquel ils ont d'ailleurs donné une suite parue ce début d'année : En plein vol. Nina a disparu depuis presque un an, et alors que son frère Clément a jusque là joué la carte du retrait et du repli dans sa bulle, l'approche de la majorité de sa sœur le réveille, et il va se décider à la retrouver, coûte que coûte. Ce roman est assez touchant, puisqu'il évoque une histoire familiale douloureuse. Les personnages sont là encore très bien travaillés, avec la dose de sensibilité et la force de caractère nécessaires à les rendre attachants. Le rythme est également présent, et si j'ai d'abord eu du mal à entrer dans l'histoire, une fois le cap passé, il s'agit d'un de ces livres page-turner, qu'on ne peut pas lâcher tant qu'on ne connaît pas le fin mot de l'histoire. Par les sujets abordés, plus graves, ce roman s'adresse à des adolescents plus âgés que le précédent, pas avant 15 ans selon moi. Pour autant, malgré la gravité des choses, il ne s'appesantit pas, et on perçoit aisément la lueur d'espoir dont parlait Jean-Christophe Tixier. Pas question non plus de simplifier les choses plus que nécessaires, et de finir en happy-end où tout irait pour le mieux : ce roman est écrit avec beaucoup de justesse.


Finalement, cet auteur me paraît un incontournable de la littérature jeunesse, un de ceux qu'il faut avoir lus au moins une fois, car les sujets abordés font réfléchir et sont susceptibles d'éveiller les consciences. En revanche, je n'ai pas tellement accroché à sa plume. Ses livres ne sont pas mal écrits, pas de soucis là-dessus, mais j'ai trouvé son style malgré tout assez plat, sans grandes qualités littéraires. Je retiens donc davantage cet auteur pour son rôle pédagogique que pour son style. 

Si vous souhaitez découvrir cet auteur, ou le faire découvrir à vos enfants, profitez-en : il y en a pour tous les âges (même un roman adulte, Les mal-aimés, ajouté à ma whishlist) ! Je vous laissez accéder à ses livres en cliquant sur l'image ci-dessous. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire