mardi 26 janvier 2021

La rentrée d'hiver des éditions Noir sur Blanc

Avec ce début d'année, on a vu, dans le monde des blogueurs et sur bookstagram, fleurir les résolutions littéraires, les objectifs chiffrés de nombres de livres à lire, etc. Si je devais y aller de la mienne, de résolution, je me fixerais comme objectif de lire (et donc de vous parler) des textes plus variés que l'année dernière. Certes, je me spécialise sur la littérature jeunesse, mais je voudrais être à même de vous parler un peu de tout, et notamment, davantage de littérature adulte. J'ai commencé à appliquer cet objectif en me plongeant dans une partie de la rentrée littéraire des éditions Noir sur Blanc, une maison peu connue du grand public, mais que j'aime pourtant beaucoup, surtout leur collection Notabilia, découverte grâce aux romans de Sophie Divry


Les éditions Noir sur Blanc s'attachent beaucoup à la littérature d'Europe de l'Est, et en cela elles se démarquent à mon sens sur le panorama littéraire actuel. En regardant de plus près le site, je m'aperçois en fait que la création de cette maison d'édition remonte à la fin de la guerre froide, lorsque l'Europe était encore séparée en deux, et avait comme volonté de rapprocher les deux parties du continent sur le plan culturel. Ca tombe bien, les lectures dont je vais vous parler aujourd'hui répondent à cet objectif, puisqu'y figurent une autrice française, et un roman se déroulant en Europe de l'Est. 

J'ai d'abord lu La belle saison, premier roman de Ludmila Charles. Ce roman est une histoire de femmes, coincées dans l'immobilité d'un pays d'Europe de l'Est. La naissance d'Elena est une surprise pour tous : ses frères et sœurs sont déjà adultes, et sa mère était tellement grosse que la grossesse était bien cachée de tous... Qu'importe, la voici qui doit grandir, trouver sa place au milieu de ces adultes, tenter de se lier à ses grandes sœurs, mais aussi à sa nièce, qui a presque le même âge qu'elle. Sa volonté de se lier à cette nièce, et à sa mère, la grande sœur d'Elena donc, est forte, mais elles vivent en France et ne viennent donc à Nove Mesto que l'été. 
L'ambiance a quelque chose d'étouffant dans ce roman, qui correspond plutôt bien au régime soviétique alors en plein déclin. Une menace sourde semble peser sur la vie bien rangée de ces femmes : la fin du soviétisme, l'approche de Tchernobyl, ou pire encore, un secret de famille ? 
J'ai bien aimé ce roman à la beauté un peu sombre. Il s'accorde à ce que j'ai pu lire de cette collection en général : des romans qui se laissent deviner, avec une sensibilité bien cachée, mais toujours présente malgré tout. 



J'ai aussi eu envie de découvrir la plume de Gaëlle Josse, une autrice française plus connue, et très défendue par les libraires. Je ne voulais donc pas être en reste, et le thème de son nouveau roman, Ce matin-là, me touchait d'avance : le burn-out. La protagoniste, Clara, se lève un matin avec en elle l'incapacité de se rendre à son travail. Elle y est pourtant investie, elle en connaît les difficultés et les accepte, mais ce jour-là, elle n'y arrive pas. Commence alors une longue phase de dépression, où plus rien n'a d'attrait à ses yeux, ni ses activités habituelles, ni manger, ni même le corps de son amoureux. Alors qu'elle n'entrevoit pas la sortie de cette douloureuse phase qu'elle traverse, une amie d'enfance se rappelle à son souvenir, et va, doucement, l'aider à prendre conscience de ce qui lui est arrivé.
L'autrice dit elle-même : "J'ai voulu écrire un livre qui soit comme une main posée sur l'épaule". Et c'est vrai que ce roman a cet effet : vous allez mal ? Le personnage et l'autrice vous rappellent ici que vous n'êtes pas seuls, que ça arrive, qu'on s'en sort. Et c'est important d'entendre ça, de lire ça quand on va mal. Pour autant, la magie espérée n'a pas opéré sur moi. J'ai lu des tas de commentaires de confères libraires qui évoquent la grande sensibilité de ce roman, et c'est vrai, la plume est délicate et sensible. Pour autant, ça n'est pas le coup de coeur imaginé, le frisson d'émotion espéré. Un roman qui me laissera un souvenir en demi-teinte, donc.


Comme d'habitude, je vous mets les liens pour acheter ces deux livres, auprès de libraires indépendants. Pas de véritable coup de coeur dans ce post, mais pour autant, cette maison d'édition m'est chère, et je vous invite à la découvrir sans plus attendre ! N'hésitez pas à aller faire un tour sur leur site, le lien est au début de l'article ! 

Pour acheter La belle saison ça se passe par ici
Et par-là pour Ce matin-là

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire