lundi 13 avril 2020

Déroute sauvage, Guillaume Guéraud

Aujourd'hui, un court roman, mais dont j'avais très envie de vous parler. Guillaume Guéraud est un auteur dont ma collègue me vante à peu près chaque roman, en me disant que c'est à la fois terrible et génial. Après m'y être enfin mise et avoir lu Déroute sauvage, je ne peux que confirmer. 

Alors qu'une classe de 4ème est en route pour un voyage scolaire en Espagne, un terrible accident de car survient, en plein dans les Pyrénées, non loin de la frontière espagnole. Impacts violents, tôle déchirée, corps malmenés, tout y est. Le car dévale la pente dans la forêt, un véritable cauchemar pour ses passagers. Les quelques survivants, croyant avoir échappé au pire, tentent de s'organiser, rejoindre la route, prévenir les secours. Forcément, ils n'ont pas de réseau. Et l'un d'eux semble divaguer, jurant qu'il a entendu un coup de feu avant l'impact du car, et que leur accident n'en est peut-être pas un. L'hypothèse est glaçante et personne ne veut y croire. C'est alors qu'un rire dément retentit dans l'obscurité des arbres. Et finalement, les survivants pourraient bien regretter de n'être pas morts dans l'accident...


Ce petit roman d'horreur est glaçant à souhait. Ce n'est pas habituellement mon genre de prédilection, et pourtant cette lecture était remarquable. Le suspense est insoutenable, la terreur glacée des personnages se transmet aisément au lecteur, on frissonne tellement qu'il est presque impossible de ne pas lire cette centaine de pages d'une seule traite. Et même si l'intérêt principal de ce texte est son aspect horrifique, on est obligés de souligner à quel point il est génialement construit. Entre les chapitres, s'intercalent des extraits de la vie scolaire de cette classe : bulletins de notes, mots de liaison, appréciations... Tout cela permet de se familiariser un peu mieux avec les quelques personnages que l'on suit à travers leur fuite éperdue dans la forêt. Et, assez tragiquement, de s'attacher un temps à des personnages dont la mort est à peu près certaine.

Ce roman ressemble à ces films d'horreur où l'on verse du sang pour le simple plaisir (si tant est que c'en soit un) de voir de l'hémoglobine. C'est de la violence gratuite (quoique, on peut y voir une analyse de ce moment ténu où des personnes censées peuvent basculer dans la violence et la folie), mais c'est pour ça qu'on aime ce texte. Rendre toute cette violence aussi jouissive, il faut le dire : c'est magistral. J'en ai encore des frissons rien qu'à me remémorer ma lecture. 

Attention : ce texte n'est pas à mettre entre toutes les mains ! Âmes sensibles s'abstenir. Mais si vous avez dans votre entourage un ado peu enclin à lire, mais qui aime les films ou jeux vidéos bien gores, alors mettez-lui ce livre dans les mains. 

Pour vous le procurer (en numérique pour le moment, en attendant la réouverture des librairies), c'est sur l'image ci-dessous. 


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