lundi 4 septembre 2017

La nuit des enfants qui dansent, Franck Pavloff

Je suis certaine que beaucoup d'entre vous connaissent le nom de cet auteur : Franck Pavloff. Non ? Ca ne vous dit rien ? Et si je vous disais, plutôt, Matin Brun ? Vous savez, ce petit opuscule de quelques pages qui nous parle vite et bien d'une société se transformant en dictature ? Je pense que vous êtes beaucoup à l'avoir étudié, ou bien simplement lu, lors de votre cursus scolaire ! En tous cas c'est mon cas, et c'est pour ça que j'ai eu envie de lire La nuit des enfants qui dansent lorsque je l'ai vu en service de presse. J'avais plutôt une bonne image de cet auteur, et j'avais donc envie de découvrir son dernier roman...

S'y croisent plusieurs personnages, aux parcours de vie difficiles, des solitaires. Zâl est un slackeur : il fait des acrobaties sur une corde tendue en hauteur, entouré de ses oiseaux. Il rencontre d'abord Téa, une jeune femme blessée (plus mentalement que physiquement) par son beau-père, qui tombe amoureuse de Zâl. Puis Andras, un homme taciturne, abîmé par les épreuves de sa vie hongroise, entachée de totalitarisme et guerre. Ces trois personnages, aux sensibilités et aux buts bien différents, vont peu à peu s'attacher les uns aux autres, alors qu'au début ils se rejetaient. Eux qui erraient chacun de leur côté vont unir leurs destins le temps d'un festival à Budapest, et ouvrir les yeux sur leurs convictions parfois erronées. Une histoire qui promet d'être touchante donc.


Et pourtant je n'ai pas accroché, je n'ai pas aimé ce roman. D'abord, parce que finalement, les personnages sont très stéréotypés. Il y a le jeune plein de rêves qui considèrent les vieux comme rétrogrades, et persuadé que la jeune génération et des personnes plus âgées sont incapables de se comprendre et de communiquer. Face à cela, l'homme plus vieux, qui regarde en arrière. Qui se lamente sur son passé difficile, avec des épreuves incomparables à celles qu'affrontent les jeunes d'aujourd'hui. Qui considère que l'avenir ne peut plus rien lui offrir de bon. Et puis, il y a la jeune femme, séduisante, délicate et sensible, prête à tout pour séduire l'homme qu'elle aime, même pour un temps à passer pour un vulgaire objet sexuel si cela peut faire plaisir à monsieur. Alors certes, leurs points de vue finissent par évoluer, mais j'ai trouvé que ces personnages trop caricaturaux enlevaient de la profondeur à l'histoire.

Mais surtout, ce que je n'ai pas apprécié, c'est l'écriture. Franck Pavloff utilise bien trop de phrases narratives. Certes, cela peut donner un style intéressant à un texte. Mais comme pour toutes les bonnes choses, il ne faut pas en abuser. Là, il y en a bien trop, et cela apparaît plus comme une facilité d'écriture que comme un ressort littéraire intéressant. Quant aux dialogues, les phrases échangées entre les personnages sont comme eux : stéréotypées. Jeunes et vieux se parlent à coup de maximes inventées, des phrases grandiloquentes, semblables en rien à un style de langage naturel et simple comme le sont en réalité ces personnes. Donc une grosse déception sur ce point, alors que je pensais retrouver avec plaisir un auteur que j'avais apprécié... Dommage !

Un livre lu dans le cadre du Challenge 1% Rentrée Littéraire 2017.


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