samedi 28 septembre 2019

Un peu de nuit en plein jour, Erik L'Homme

Erik L'Homme figure depuis longtemps parmi mes auteurs préférés, et j'ai l'habitude de suivre chacune de ses publications. Je n'avais pas pris le temps de vous parler de son dernier roman jeunesse, Nouvelle Sparte, mais ça avait été un coup de cœur pour moi. En revanche, depuis, Erik L'Homme n'a plus écrit pour la jeunesse, mais il s'est tourné vers un public plus adulte. Il avait ainsi publié Déchirer les ombres, que j'avais commencé à sa sortie en janvier 2018, mais je n'avais absolument pas accroché. Le roman, écrit uniquement à base de dialogues, offrait une écriture trop peu naturelle à mon goût. Cette année, l'auteur retente une adresse à un public adulte, avec Un peu de nuit en plein jour

Dans ce roman, on suit le personnage de Féral, qui évolue dans un monde dont le cadre est volontairement laissé flou. On sait qu'il s'agit de Paris, mais il semblerait que le roman se déroule dans un futur relativement proche. Les règles de ce nouveau monde se dévoilent à peine en filigrane de l'intrigue. De ce qu'on en comprend, il s'agit d'un futur où l'environnement a continué de souffrir, puisqu'en guise de ciel, il n'existe plus qu'une obscurité qui s'éclaircit tout juste quand il fait jour ; et que les arbres que l'on connaît semblent pour la plupart avoir disparu, être morts. Ce nouveau monde est organisé en clans, système sur lequel on ne nous donne pas non plus de détails. Féral appartient à un clan mineur, mais où l'entraide et la solidarité semblent être le maître mot. Dans ce futur, des combats ont lieu tous les soirs dans des caves, des combats à la loyale, simplement destinés à asseoir l'aura des membres des différents clans. Dans ces combats, Féral est un adversaire redoutable, respecté. Il y fait un jour la rencontre de Livie, une jeune femme à la fois forte et douce, qui va changer les tristes perspectives qu'offraient sa vie. Entre eux, un amour fougueux mais déterminé naît, et ne demande qu'à grandir comme un feu dévorant. 



Contrairement à Déchirer les ombres, j'ai retrouvé ici avec beaucoup de plaisir la finesse poétique de la plume d'Erik L'Homme. Pour raconter ce monde empli de violence, la narration se fait suffisamment délicate pour camper des personnages bien plus complexes que ce qu'ils paraissent être. J'ai beaucoup apprécié le fait que cet avenir mystérieux se laisse deviner petit à petit. Les contours de cet univers sont à peine esquissés, et il convient au lecteur curieux de raccrocher toutes les pièces du puzzle, disséminées au travers de l'intrigue. Cet effort laissé à la discrétion du lecteur apporte à mon sens beaucoup de poésie à ce texte. Au fil de la lecture, on comprend que certains, dans ce monde, ont des privilèges auxquels les plus pauvres ne peuvent même pas rêver. Mais sont-il plus heureux pour autant ? 

Malgré tout, beaucoup de mystère demeure, même une fois parvenus à la fin de la lecture, presque mystique. Le tout reste presque trop hermétique au lecteur, qui, en si peu de pages, n'a pas vraiment le temps de pénétrer tous les secrets de cet univers, et donc de s'attacher aux personnages. L'émotion censée être contenue entre ces pages nous échappe donc, et c'est dommage, car ce roman aurait gagné à nous toucher davantage. 

Pour vous procurer ce roman, c'est en quelques clics, depuis l'image ci-dessous ! 


Merci aux éditions Calmann-Lévy pour cette lecture.

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