mercredi 18 mars 2015

Le météorologue, Olivier Rolin

Les liens entre fiction et documentaire sont de plus en plus évoqués dans les réflexions critiques, et ces deux pôles s'entremêlent de plus en plus dans le roman. C'est en tous cas ce qui m'a frappée en lisant Le météorologue d'Olivier Rolin.

Le récit, dès le résumé, s'annonce émouvant : un météorologue déporté au Goulag pendant l'ère soviétique, qui écrit des lettres éducatives à sa fille de trois ans. Le style, dès les premières phrases, s'avère être très travaillé, à la fois imposant par sa rigueur, et tout en légèreté grâce à un maniement astucieux de la langue. Tout cela, assorti d'un regard amoureux de la Russie et pourtant très critique envers l'URSS, est prometteur.

Puis finalement, la promesse s'essouffle un peu. Dans la deuxième partie du livre, l'auteur a tenté d'adopter un style un peu original avec la répétition en début de paragraphe d'une phrase du paragraphe précédent. Problème : l'effet n'est pas systématique, alors on s'interroge, et puis l'auteur ne s'en sert pas tout à fait à bon escient, puisque les paragraphes ainsi reliés n'ont souvent que peu de rapport entre eux. Quant à l'intrigue, on s'en lasse un peu, le récit traîne trop en longueur.

Bilan mitigé donc : le livre ne m'a pas déplu, loin de là. Mais je ne pense qu'il aurait gagné à être plus court (alors qu'il n'est pas très long). Et puis je ne suis pas tout à fait sûre de pouvoir l'appeler "roman". J'aurais plutôt tendance à dire "récit historique", mais ça n'est pas le cas de la critique générale...

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