samedi 30 mai 2015

Des lions comme des danseuses, Arno Bertina

J'avais déjà évoqué ce livre d'Arno Bertina dans une précédente chronique, et j'ai enfin pu le lire ! En fait, il s'agit d'une nouvelle : pas très longue, pas très chère, et bien écrite : elle se lit donc très bien, même pour ceux qui lisent peu !



L'intrigue se résume rapidement : le roi des bamilékés (tribu camerounaise) réalise que le musée du quai Branly s'est enrichi entre autres sur le dos de son peuple, puisqu'un grand nombre d'objets volés à sa tribu y sont exposés. Il écrit donc une lettre au musée pour réclamer un accès gratuit aux collections permanentes pour son peuple. Requête très symbolique, qui fait sourire,  mais qui va vite prendre une ampleur inquiétante pour les institutions européennes, et soulever beaucoup de questionnements (chez les protagonistes comme dans l'esprit du lecteur).

Car finalement, ce qu'Arno Bertina traite avec beaucoup d'humour, ce n'est ni plus ni moins l'enrichissement des puissances occidentales (et en premier lieu de notre pays), qui s'est fait aux dépens de populations déjà pauvres auparavant, et qui s'en sont retrouvées encore plus appauvries. De quoi faire réfléchir, donc. Et pourtant, tout est fait avec humour, en finesse, et le texte ne se veut en aucun cas moralisateur.

Et le tout, écrit par un auteur qui mérite d'être soutenu, et une maison d'édition qui doit tout autant être défendue !

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