mercredi 10 juin 2015

La dose, Melvin Burgess

Petit retour en littérature jeunesse pour moi la semaine dernière, un peu imprévu. Mais attention, même si j'ai beaucoup aimé ce livre, je tiens tout de même, via cette chronique, à faire une mise en garde : ce livre n'est pas forcément à mettre entre toutes les mains ! D'ailleurs, si je l'ai lu, c'est parce que j'ai vu mon frère de 14 ans le lire, et ce que j'en avais entendu dire m'a inquiétée.



Ce roman se déroule dans une Angleterre où le clivage social entre riches et pauvres est considérable, et où beaucoup rêvent d'une vie meilleure (socialement, financièrement, politiquement...). Une nouvelle drogue fait parler d'elle : si on en avale une gélule, on vit une semaine de rêve, suite à laquelle, inéluctablement, on meurt. Forcément, pour des ados dont la vie est loin d'être rose, c'est tentant...

Le roman semble donc assez sombre, et pourtant il ne l'est pas tant que ça, notamment grâce à un embryon de révolution qui suscite l'espoir dans le coeur des personnages. Melvin Burgess manie très bien son sujet, et pas à un seul moment on ne s'ennuie : l'histoire est remarquablement bien menée. On va de la surprise à l'angoisse, de l'angoisse à l'espoir... Dur de lâcher un tel roman ! Je l'ai lu dans la journée : ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé !

En revanche, et c'est là qu'intervient ma mise en garde, ce roman est assez violent. Entre la violence d'un parti révolutionnaire extrémiste, celle d'une drogue trop populaire, et un personnage qu'on peut aisément qualifier de psychopathe, Melvin Burgess ne ménage pas ses lecteurs. Si je disais que ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, c'est parce que des sujets tels que la mort, le sexe, et tous les excès auxquels les adolescents peuvent être confrontés sont abordés sans détours, et le jeune lecteur n'a pas forcément le recul nécessaire pour assimiler tout ça. Il faut donc se méfier : un jeune fragile, qui se teste encore ne devrait, à mon avis, pas lire ce roman (ou du moins attendre quelques temps). Et même pour des jeunes plus avertis, une discussion avec les parents, ou un autre adulte, peut s'avérer nécessaire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire