jeudi 1 juin 2017

Patricia, Geneviève Damas

Bon, ça fait très très trèèès longtemps que je n'ai pas posté. Mais c'est pas ma faute. C'est la faute à Christelle Dabos. Il y a un mois, j'ai eu la chance de recevoir les épreuves non corrigées du troisième tome de La Passe-Miroir... Alors évidemment, cette lecture était géniale, fantastique, formidable, etc ! Mais voilà, après ça... eh bien panne de lecture ! J'ai été tellement habitée par ma lecture (certainement un article à venir) que j'ai vraiment eu énormément de mal à me lancer dans d'autres lectures... Heureusement Babelio et Gallimard ont réussi à me faire sortir de là, grâce à l'opération Masse critique ! J'ai reçu il y a une dizaine de jours un tout petit roman dans ma boîte aux lettres : Patricia de Geneviève Damas.


Une découverte complète : je ne connaissais pas du tout cette auteure, et c'est une surprise plutôt agréable ! Ce petit roman polyphonique n'a que de peu de personnages, et son intrigue se déroule assez rapidement, mais elle n'en est pas moins intense. Tout commence à travers les yeux de Jean Itirimbi, un Centrearicain exilé au Canada, où il travaille un hôtel alors qu'il est sans papiers. Il semble donc destiné à rester coincé ici, loin de la France où il espérait pouvoir partir un jour, et loin de sa famille, restée au pays en attendant qu'il se fasse une situation. Seulement, ce moment n'est jamais venu, et ses filles ont donc grandi sans qu'il ne les ait revues depuis son départ. Dans l'hôtel où il travaille, il rencontre Patricia, une riche parisienne venue disperser les cendres de sa défunte mère. Esseulés, ces deux personnes que tout oppose trouvent en l'autre une oreille attentive, quelqu'un à qui se confier, sur qui s'appuyer. Patricia, amoureuse, fait tout pour trouver des papiers à Jean Itirimbi et le ramener en France, pour qu'il vive avec elle.

Tout semble aller pour le mieux, jusqu'à ce que la femme de Jean Itirimbi, ayant appris qu'il était à Paris, décide de venir le rejoindre, et part avec ses deux filles. Forcément, le voyage sera rude, mais elles sont déterminées à rejoindre enfin leur mari et père. Pourtant, il y a un hic : Jean Itirimbi a caché à son amie Patricia l'existence même de sa famille. Alors qu'ils passent un soi-disant week-end en amoureux, Jean Itirimbi décide donc de voler la voiture de cette dernière, et de partir à Marseille, là où sa femme et ses filles doivent accoster. Seulement, une fois arrivé à bon port, aucune nouvelle de l'embarcation, et personne ne répond sur le portable de sa femme... La nouvelle d'un naufrage se propage, mais il refuse d'y croire, et décide de tout faire pour retrouver ses femmes.

La voix de Patricia prend le relais, et on comprend, malgré la blessure causée par les cachotteries de Jean Itirimbi, qu'elle est touchée par cette histoire, bien plus qu'elle ne le voudrait. Avec ces différentes voix qui se succèdent, le ton est très bien dosé. Quand on risque de verser dans le mélodrame, l'auteure change judicieusement de voix, pour rectifier le tir et on reste dans un texte grave, mais qui ne l'est jamais trop. Un roman de très bon ton, donc, qui se lit très vite, et dont les leçons tirées sont justes et belles.

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