vendredi 13 novembre 2020

Burn, Patrick Ness

 Patrick Ness est reconnu comme un auteur jeunesse de qualité, car il n'hésite pas à aborder des thématiques importantes, mêlées à un imaginaire foisonnant, et il a à cœur de représenter la diversité dans ses romans, problématique d'actualité ces derniers mois. Il nous dévoile des mondes où le surnaturel devient commun, et il maîtrise à la perfection cette irruption du fantastique dans un univers pourtant bien semblable au nôtre. 

On retrouve toutes ces qualités dans son dernier roman paru en octobre, Burn. En pleine guerre froide, alors que les tensions entre USA et URSS sont particulièrement exacerbées, Sarah Dewurst et son père se débattent pour maintenir leur ferme à flot. Devant l'ampleur de la tâche, ils décident de faire appel à un dragon. Car oui, dans cet univers-ci, humains et dragons se côtoient, et même si leurs relations ne semblent pas aisées, c'est chose courante. En parallèle de cela, nous suivons Malcolm, un jeune homme issu d'une secte qui doit mener à bien une mission secrète capitale pour l'avenir de ce monde, pour laquelle il a reçu un entraînement de haut niveau. 

Un climat de mystère s'installe dès les premières pages de ce roman, ainsi qu'une tension qui met mal à l'aise. L'arrivée du dragon dans les vies de Sarah et de son père pourrait finalement leur causer plus de problèmes qu'elle ne les aiderait, notamment à cause d'un agent de police vicieux et dangereux. Le personnage de Malcolm, quant à lui, est très ambivalent. Déterminé à mener à bien sa mission, si violente et cruelle soit-elle, il fait pourtant preuve d'une grande sensibilité. Pour ma part, la première partie de ce roman m'a gênée. Trop de choses restées floues, on sent l'intrigue s'amener vers une noirceur inexorable, on a du mal à comprendre certains choix des personnages... Et finalement, la deuxième moitié de ce roman m'a emportée. Beaucoup d'explications se mettent en place de façon assez fluide finalement, et l'évolution des personnages est très bien travaillée. 

Comme je le disais également, les personnages sont représentatifs d'une belle diversité, qui permet de faire réfléchir, sans pour autant être le sujet principal de l'histoire. Sarah est métisse, sa mère, décédée, était noire. Elle et son voisin, d'origine asiatique, ont donc bien du mal à se faire accepter dans un lycée américain où tous les autres élèves sont blancs. Malcolm, quant à lui, est homosexuel, à une époque où cela semblait encore être un crime contre nature pour la plupart des américains. Cependant, ayant grandi au sein d'une secte, son orientation sexuelle n'est pour lui pas un problème, et il offre une vision assez lumineuse et simple de l'homosexualité, qui ne lui pose aucunement question. 

Si j'ai été déboussolée pendant ma lecture, c'est finalement un roman que j'ai bien aimé. Comme d'autres romans de cet auteur, il demande une certaine persévérance pour être pleinement savouré, mais j'en garde finalement un bon souvenir, grâce à une fin bien travaillée. 

A la faveur du confinement, vous aurez le temps de vous pencher entre les pages de ce roman pour profiter de sa lecture. Ou alors, vous pouvez anticiper les fêtes de fin d'année, et prévoir de l'offrir à un adolescent friand de littérature fantastique. Quoiqu'il en soit, n'hésitez pas à cliquer sur l'image ci-dessous, afin de l'acheter auprès d'un libraire indépendant, en clique et collecte. 




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