vendredi 19 septembre 2014

Paradoxes

La solitude. J'aime être seule, parce que je m'invente de la compagnie. Les livres que je lis sont mes compagnons. Mes pensées m'accompagnent.
Les lieux publics. Tant de monde qui se croise, se suit, se bouscule, mais chacun reste seul, la tête baissée, les yeux rivés sur ses pieds, dans ses pensées, seul avec lui-même. 
L'obscurité. J'aime observer la nuit pour contempler les étoiles. dans la nuit, la ville n'est que lumière, jeux de lumière, tas informe de lumières. Dans le noir, la lumière n'est plus une évidence, et pourtant, elle s'impose à mes yeux. 

Je pourrais continuer encore longtemps comme ça, écrire encore quelques paragraphes à l'allure presque poétique, quelques formules bien trouvées, mais ça n'est pas mon but. Pas aujourd'hui. Ce que je veux faire ici, c'est exprimer un mécontentement, une déception. Pousser un coup de gueule, quoi. Dans ma résidence, il y a des immeubles. Dans mon immeuble, il y a des étages. Dans mon étage, il y a... Oui, bon, OK, c'est archi-connu ça, vu et revu, et là ça n'est pas très joli d'ailleurs...

Alors, allons droit au but. Dans ma chambre (oups, j'ai recommencé !), il n'y a pas de cuisine (eh non, c'était juste une feinte !). Logique, me direz-vous, une chambre c'est fait pour dormir, pas pour cuisiner ! Mais là n'est toujours pas mon propos. 

Ma chambre, c'est celle d'une cité universitaire. J'y ai également ma salle de bains et mes toilettes, mais pour la cuisine, c'est au bout du couloir, je la partage avec les autres résidents. Pas très pratique, mais sympa, avais-je pensé. Je vais pouvoir rencontrer du monde, faire ma tambouille avec mes voisins, et faire connaissance autour d'un bon repas, dans une ambiance conviviale... Mais non, raté ! J'ai beau faire des efforts, passer du temps dans la cuisine, m'attarder à table (bon, ça en fait c'est naturel chez moi...) dans l'espoir de croiser quelqu'un qui daigne s'asseoir avec moi, mais rien. Enfin si. En trois semaines, j'ai partagé un repas avec une voisine. Je ne l'ai pas revue depuis : lui aurais-je fait peur ? Quoi qu'il en soit, dans cette résidence pleine d'étudiants, il semble que je sois condamnée à prendre mes repas seule. Enfin pas tout à fait, j'ai toujours un livre avec moi, et les livres sont mes compagnons. Mais pas que. J'aimerais également avoir une compagnie humaine... 

Alors voilà. J'aurais pu établir une longue liste de paradoxes, il y en a tellement. Mais je me contenterais d'un seul. Mon paradoxe à moi, ce soir, c'est celui de la solitude de la cuisine commune.

2 commentaires:

  1. Pourquoi ne pas leur glisser un mot sous leur porte ?

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  2. Ou placarder des affiches pour proposer une soirée de rencontre... (ça n'est pas moi qui l'ait fait, mais j'ai grandement apprécié !)

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