lundi 4 avril 2016

Jungle, Miguel Bonnefoy

Jungle, c'est un récit de voyage. Je ne lis pas souvent ce genre de livres (jamais ?) : non pas que je n'aime pas le genre, mais disons qu'au milieu de tout ce que j'ai envie de lire, ça n'est pas ce que je fais passer en priorité... Mais là, c'est un récit de voyage, certes, mais écrit par Miguel Bonnefoy (je vous en avais déjà parlé au sujet de son premier roman, ici). 

Pour la petite histoire, j'ai failli le recevoir gratuitement grâce à Babelio, mais à la place, j'ai eu Dialogue avec le lecteur, d'un certain Henri Granger. Malgré le titre attrayant, je vous déconseille très fortement cet ouvrage. Si vous tombez dessus en librairie, ne l'achetez pas ! C'est rare que je dise ça, mais là vraiment, c'est un gros coup de gueule. Je ne développe pas ici, je l'ai déjà fait , sur Babelio (mon pseudo : blamblinou). J'ai finalement du acheter Jungle, car après avoir lu quelques critiques, j'avais réellement envie de me plonger dedans !

Revenons-en donc à des propos plus positifs... Et avec le livre de Miguel Bonnefoy, rien de plus facile ! L'auteur est franco-vénézuélien, et c'est certainement pour cette raison qu'on (à savoir les éditions Paulsen, qui si j'ai bien compris proposent souvent des voyages à des auteurs pour qu'ils écrivent un livre) lui a proposé un voyage un peu fou... Il a pris part à une expédition d'une quinzaine de jours dans la jungle vénézuélienne, expédition durant laquelle il a gravi l'Auyantepuy, ou la montagne du Diable, puis l'a redescendu en rappel (le long d'une cascade). Lui qui n'avait jamais fait de rappel auparavant, il s'est ici attaqué au plus grand rappel du monde : près de 1000 mètres ! Vu les photos qu'on en trouve sur internet, et les infos, on imagine la peur qui a pu le saisir avant de se lancer dans le vide... 



Pour en revenir au livre en lui-même, il faut dire que c'est une lecture magnifique ! Il n'est pas très long, et se lit assez vite, mais on passe un moment superbe. Grâce à la plume si poétique et à la fois si simple de Miguel Bonnefoy, on se retrouve soi-même plongé au coeur de la jungle luxuriante. Je l'avais déjà remarqué dans son roman Le Voyage d'Octavio : cet auteur sait parler de la nature avec une finesse à couper le souffle. Il arrive à retranscrire la simplicité avec laquelle la nature nous entoure, et en même temps, toute sa profondeur et son pouvoir. Il a du se sentir tout petit, enfant avide de découvertes, au sein de ces paysages, et on le ressent réellement à travers son écriture. 

Le livre est pour beaucoup composé de descriptions de paysages. Et ces paysages, on a l'impression de les voir, d'y être. En lisant ce livre, j'ai eu la sensation d'être un petit oiseau accroché sur l'épaule de Miguel Bonnefoy, et de profiter de la beauté de son pays. Et au milieu de cette beauté, l'auteur ne nous cache rien des difficultés du voyage. Il nous parle avec délectation de son enthousiasme face à cette beauté naturelle, mais il nous en évoque aussi les mauvais moments : sa peur du saut en rappel, sa mauvaise humeur lors d'une journée de traversée de marécages... On apprend également un tas de choses sur les moeurs des autochtones qui les accompagnent dans cette aventure. 

En reposant ce livre, on a la sensation d'avoir réellement voyagé. On a pu ressentir le caractère un peu oppressant de la jungle, la sensation de vertige au sommet de la montagne, le soulagement et la fierté à la fin de l'expédition... Plus qu'un récit de voyage, c'est une véritable aventure humaine qui, même si on ne la vit qu'à travers le papier, nous rappelle que, malgré tous les livres et toutes les informations auxquels nous avons accès, nous ne savons rien du monde dans lequel nous vivons, et finalement nous ne sommes que de toutes petites parties d'un monde dont nous ignorons même la variété des pièces... 



Une belle leçon de vie, un magnifique voyage donc... Comme quoi les récits de voyage valent vraiment le détour ! Note à moi-même : je devrais en lire plus souvent ! 

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