mercredi 22 juin 2016

La signature, Allain Glykos

Encore un livre lu pour mon mémoire... Mais très drôle, et assez divertissant, je dois dire ! L'auteur nous raconte une journée de dédicaces dans un lieu touristique en pleine période estivale.



Et s'il raconte cela, c'est parce que, on le comprend bien vite, il n'a pas eu un succès fou... Au milieu de quelques considérations très pragmatiques sur la "table de formica beige modèle cantine scolaire" derrière laquelle il est assis, les "piles" de son dernier livre sur cette table, le manque de communication autour de son livre... , il se plonge dans ses pensées et nous entraîne derrière lui. Surviennent alors des observations quasi-sociologiques (mais que quasi !) sur "la France des congés payés", et les passants qui ne lui accordent que très peu de regards. Et ça et là, des bribes de conversations qui soulignent quelque peu l'absurdité de sa situation : un écrivain devenu vendeur le temps d'une journée, mais qui n'aura vendu que six livres en six heures...

Le tout est accompagné de beaucoup d'humour, et même d'auto-dérision. L'humour se retrouve dans quelques remarques bien senties que l'auteur réserve aux rares passants qui s'arrêtent, mais aussi à la façon incongrue qu'il a de décrire certaines situations : une conversation muette avec un chien d'aveugle nommé Zola, un homme "décapité" car trop grand pour qu'il puisse voir sa tête par-dessus l'auvent qui le surplombe... On rit surtout avec lui de l'attitude des passants envers lui : un homme pensant qu'Allain Glykos bat sa femme (puisque son livre précédent parle de la violence conjugale) et mais qu'il est courageux d'en parler, une maman qui interdit à ses enfants de regarder le monsieur... Avec à chaque fois la question muette : s'arrêtera, s'arrêtera pas ? Achètera, achètera pas ?

Et derrière ce récit bien amusant, quelques questions sont délicatement soulevées. La place de la littérature dans nos vies, la conditions des auteurs... Réfléchissons-y !

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