Ana, l'héroïne, vit à Zagreb. Elle a sept ans, et a une vie bien remplie et pleine de joies simples. Dans le modeste appartement qu'elle habite avec ses parents et sa petite soeur, Rahela, elle dort sur le canapé, mais ne s'en plaint pas, trouvant régulièrement refuge sur la petite terrasse d'où elle perçoit le murmure de la ville. Avec son meilleur ami, Luka, elle aime faire les quatre cents coups à l'école, et surtout dans la ville, qui est leur terrain de jeu. Elle la parcourt à vélo, joue au foot... Un vrai garçon manqué, une petite fille pleine de vie et de malice. Puis un jour, la guerre éclate, d'abord lointaine, mais apportant tout de même son lot de perturbations dans le quotidien des enfants. Et les troupes serbes finissent par attaquer Zagreb, et leur vie est alors complètement bouleversée. Même s'ils prennent d'abord cela à la légère, les choses prennent une toute autre tournure lorsqu'Ana et ses parents sont arrêtés, alors qu'ils revenaient de Bosnie où ils s'étaient rendus pour soigner Rahela.
L'écriture est tout en simplicité, toujours très juste, sans aucune fioriture. Dans la première partie, on ressent tout à fait l'excitation mêlée de peur de l'enfant qu'est Ana, et on retombe en enfance avec elle. Dans une deuxième partie beaucoup moins insouciante, on retrouve Ana alors qu'elle est étudiante et qu'elle vit aux Etats-Unis. Elle doit alors faire face à ses souvenirs de la guerre qui refluent, et à un deuil douloureux. Le ton change alors, pour s'adapter à cette situation nouvelle. L'écriture change donc légèrement quand il s'agit de la petite fille, et quand il s'agit de la jeune femme, et c'est là qu'on reconnait le talent de cette auteure.
On est dans un roman plein d'émotion, mais tout en retenue, et on en redemande une fois qu'on referme le livre. Merci à Net Galley pour ce superbe livre !
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