lundi 12 novembre 2018

Le chant noir des baleines, Nicolas Michel

Quand on m'a présenté ce roman, j'ai tout de suite eu envie de le lire, pour une seule et bonne raison : l'intrigue se déroule à l'île de ré, mon île de cœur... En effet, ce roman revient sur un événement presque méconnu de l'histoire de France : le naufrage du paquebot Afrique en 1920, au large des côtes françaises. Ce bateau faisait route vers l'Afrique, donc, avec à son bord, notamment, des tirailleurs sénégalais enfin admis à rentrer dans leur pays après avoir servi la France pendant la guerre. 

Dans Le chant noir des baleines, Nicolas Michel imagine qu'un de ces tirailleurs se serait tiré d'affaire en échouant sur les côtes rétaises, près de Saint Clément des Baleines. Tierno, c'est son nom est alors sauvé et recueilli par Léon et sa maman, Mathilde. Ces deux-là vivent seuls depuis le début de la guerre, quand le papa de Léon est parti pour la guerre. Depuis, ils surviennent à leurs besoins grâce aux travaux de couture de Mathilde et à la pêche de Léon. S'il ne va pas à l'école, le jeune garçon bénéficie tout de même des leçons dispensées par sa maman à l'aide de l'encyclopédie, trésor familial dans lequel ils aiment à se plonger. Léon profite ainsi de beaux moments de liberté, entre ses excursions de pêche sur la plage, et la cohabitation plutôt tranquille avec sa mère. Cela lui permet d'oublier que son père n'est toujours pas revenu de la guerre, d'oublier les moqueries des gens du village à son sujet. Cette vie qui leur convient à tous deux va se trouver complètement chamboulée avec l'arrivée de Tierno sous leur toit. D'abord, ce dernier peine à se remémorer son parcours une fois quitté son Sénégal natal. Et puis, dans un petit village comme Saint Clément des Baleines, il n'est pas forcément bien vu, en 1920, pour une mère seule, d'héberger un homme, noir qui plus est. Léon et Mathilde devront donc faire face à bien des questionnements, tant sur leur mode de vie, que sur leur relation à Tierno. 



Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman ayant pour sujet une des deux guerres mondiales. Et ici, on sort des sentiers battus, puisqu'on s'attarde sur un fait survenu quelques années après la fin de la Première Guerre Mondiale. Pour ma part, je n'avais encore jamais lu un livre revenant sur le parcours d'un tirailleur sénégalais, tiré de force de son pays pour aller mener un combat qui n'était pas le sien. Une belle découverte donc que ce roman, qui fait lumière sur des faits souvent méconnus des jeunes lecteurs. On ajoute à cela une belle réflexion sur la langue française, avec le parallèle établi entre l'apprentissage du français de Tierno, et les cours à domicile de Léon. Nicolas Michel a une plume douce et délicate, qui fait de cette lecture un beau moment empli de force tranquille. Une valeur sûre, donc, à mettre entre toutes les mains. 

Comme d'habitude, vous pouvez retrouver ce roman en vente sur leslibraires.fr

Ce livre a été lu dans le cadre de l'édition 2018 du Challenge 1% Rentrée Littéraire


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